Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
LAM - Libres Apprenants du Monde -
22 janvier 2021

Message de convergence

Jeudi 21 janvier 2021, une coordination de luttes a initié un mouvement de convergence à Toulouse, regroupant des acteurs de la culture, social, médico-social, animation, logement, santé... Il a été proposé une prise de parole, pour évoquer les droits des jeunes personnes, la domination adulte et les luttes qui leur sont liées. Une occasion à ne pas louper ! On a donc tenté l'exercice périlleux. Peu de monde dans la rue, mais un auditoire plutôt réceptif. Et pas mal de monde qui semble avoir regardé la vidéo sur les réseaux. Continuons à faire progresser la cause des jeunes personnes !

Voici le texte qui a été dit à cette occasion.

 

Peut être une image de texte qui dit ’Opération Vitale NOTRE SÉCURITÉ EST SOCIALE PAS GLOBALE! JEUDI 21 JANVIER Interventions pacifiques et festives pour notre protection sociale ! Départ du cortège festif 9h45 RDV Théâtre de la Cité Devant la CPAM Devant la CAF Devant le Pôle Emploi place Occitane 14h Manif Santé et Action sociale St-Cyprien Action soutenue par CIP Md-Pyréndes ARSET ACT Sud en’

 

 

Bonjour !

 

J'ai quelques cheveux blancs, mais je suis là aujourd'hui, avec d'autres, pour vous parler des jeunes personnes. Je parle en tant qu'alliée, pour celles et ceux qui ont encore besoin que d'autres portent leur voix.

 

Depuis plusieurs mois, sous couvert de crise sanitaire, le gouvernement enchaîne les mesures liberticides tous azimuts. Aujourd'hui, nous vivons dans un pays où nos libertés sont menacées : liberté de la presse, liberté d'association, de manifester, attaques des régimes de solidarité, et la liste est encore longue.

 

Dans sa marche forcée contre les libertés, l’État n'oublie personne, et les jeunes ne sont pas épargnés. On le voit avec la réforme du bac et Parcoursup, avec la répression contre les teufeurs, avec l'abandon des étudiants depuis le covid, l'obligation du masque à l'école pour les plus jeunes.

 

Mais ce n'est pas tout ! Les attaques contre les jeunes personnes pleuvent de toutes parts !

 

  • les aides pour les familles sont insuffisantes et ne cessent d'être ciblées à travers de soit-disant chasses aux fraudeurs ou primes à la bonne conduite. Les allocations de la CAF (coucou la CAF!) s'arrêtent à l'âge de 3 ans, quand tout commence à être payant, et cher ! Et pour les grands, ils n'auront pas droit au RSA ! On ne permet pas aux parents d'accompagner dignement les jeunes personnes, mais l’État met en place un dispositif de flicage des familles. Avec le rapport sur les « 1000 premiers jours de la vie », le gouvernement s'apprête à prendre de nouvelles mesures : rendez-vous prénatal obligatoire, visites à domicile plus nombreuses et obligatoires, volonté de démarrer les apprentissages avant même l'âge scolaire (pourtant déjà très précoce en France)... Il est même évoqué un entretien sur le thème de la parentalité pour « tous les couples en âge de procréer » ! Sous couvert d'accompagner de manière bienveillante les familles, l’État s'immisce dans leur intimité et vient leur dicter la bonne conduite parentale. Du contrôle en plus, mais pas d'aides pour les familles. 1 enfant sur 5 vit aujourd'hui sous le seuil de pauvreté en France. Ce sont 3 millions d'enfants. Mais l'urgence pour le gouvernement, c'est de surveiller et punir les familles.

  • Une autre mesure contre la jeunesse ? La mise en place du SNU, le service national universel. Sa mise en place va coûter 1,5 milliard d'euros pas an. Tout ça pour embrigader les jeunes, les faire se traîner dans la boue en uniforme, saluer le drapeau aux aurores, et leur bourrer le crâne d'idéologie militariste et nationaliste. Le SNU sera obligatoire à partir de 15 ans. Et sinon ? Puni ! Pas le droit de passer le permis, le bac ou tout autre diplôme, ni de concours administratif avant 25 ans ! Et le gouvernement siphonne au passage les moyens humains et financiers de l'éducation nationale, de l'éducation populaire, des organismes de formation, ou de loisirs. C'est comme ça qu'on veut que les jeunes s'engagent ?

  • Dernier exemple, pour la route : l'obligation scolaire à partir de 3 ans. Cette mesure touche peu de monde, mais elle est tellement symbolique ! Désormais, plus le droit de grandir en faisant l'école buissonnière, ni de sortir ne serait-ce qu'un temps de l'école si on en a besoin, si on a été abîmé, juste le temps de se reconstruire. Pourtant l'école va mal : les rapports pleuvent sur le harcèlement scolaire, les violences et violences sexistes à l'école, les inégalités, la pression de la compétition et des résultats... Les enseignants aussi vont mal : beaucoup sont en souffrance dans leur travail, méprisés par leur ministre, privés de liberté pédagogique, mais on leur demande de ne pas faire de vague... Bref, on veut rendre cette école-là obligatoire, pour tous et toutes, à partir de 3 ans. Mais cette école, l’État ne veut pas lui donner les moyens de traiter mieux les jeunes personnes (ni les enseignants). Il encourage en revanche les écoles élitistes payantes. Aujourd'hui, le gouvernement veut interdire à une poignée de jeunes personnes le droit de grandir sans école. Ils sont environ 0,3% des enfants. Quelques milliers d'enfants non scolarisés sur quelques millions d'enfants en âge de l'être. Et contrairement à ce que rabâchent certains médias, ils sont loin d'être des terroristes en puissance. Et d'ailleurs, on veut obliger certains à aller à l'école, mais on en empêche d'autres d'y entrer, comme les jeunes en situation de handicap ou les mineurs étrangers isolés. Quelle hypocrisie ! Alors cette liberté, elle ne concerne pas grand monde. Mais on ne peut pas la regarder disparaître sans rien faire. Comme c'est le cas pour toutes les autres. On ne peut pas se priver de cette diversité, on ne peut pas défendre une liberté et pas une autre.

 

D'autant plus que c'est de la liberté des jeunes personnes qu'il s'agit.

Dans tout ce que je viens de dire, c'est de ça dont on parle : de la liberté des jeunes personnes.

 

Qui a le droit de décider de leurs vies, si ce n'est elles-mêmes ?

Nous devrions toutes et tous, quel que soit notre âge, pouvoir décider de nos vies.

 

Toutes ces mesures, dont je parle depuis le début, n'ont qu'un seul et même but : l'endoctrinement, la fin des libertés éducatives pour les parents comme pour les enseignants, mais surtout, la fin de la liberté pour les jeunes personnes.

 

Aujourd'hui, les jeunes personnes sont empêtrées dans un régime particulier, le régime des mineurs, qui donne tout pouvoir aux adultes sur leurs vies. Tout le pouvoir de décider pour elles et eux. La domination adulte est une réalité qu'il faut regarder en face et contre laquelle il est de notre devoir de nous battre, même en tant que parents.

 

On parle de solidarité et de santé. Mais la santé, ce n'est pas seulement ne pas être malade ou ne pas avoir de handicap. C'est aussi le droit de grandir et de vivre dans un environnement sain et riche de sa diversité, c'est aussi le droit de s'épanouir, de s'amuser, de voir ses amis, de vivre sans être soumis à des rapports de domination, et de choisir sa vie ! Les jeunes ont le droit de choisir leur vie !

 

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
R
Bravo pour ce message fort et bien construit !
Répondre

Jiddu Krishnamurti a dit : 

Ce n'est pas un signe de bonne santé mentale que d'être adapté à une société malade.

Publicité
Dessin by AuЯRoR

dessin aurror je vis donc j'apprends

Si vous voulez proposer une contribution à ce blog, n'hésitez pas à nous contacter.

Archives
Newsletter
Publicité