Jules Ferry et l'école de la République - 1
Si l'école continue de prospérer, c'est parce qu'elle est toute entière auréolée d'un mythe merveilleux. Elle serait l'émanation d'un pouvoir qui veut le bien de tous, elle permettrait l'accès à toutes et à tous au Savoir, et par là, favoriserait l'ascension sociale (des plus méritants). Le gentil papa qui s'occupe de ses enfants et leur offre généreusement l'accès aux connaissances, c'est Jules Ferry.
En réalité, l'école s'est constituée sur un tout autre fondement. Elle ne visait dès son origine, et ne vise encore aujourd'hui, qu'à reproduire les inégalités qui favorisent les classes dominantes. Jules Ferry, dont on connait désormais les visions racistes, expose très clairement ses ambitions pour l'école de la République, dont il est l'architecte. Elle ne recherche pas le bien de tous, elle ne recherche pas l'égalité, elle ne recherche pas l'émancipation des plus pauvres.
L'école de la République se construit donc contre deux menaces : la tentation d'un retour à l'Ancien Régime, et les élans égalitaristes dont la Commune s'est fait l'écho peu de temps auparavant. Interesting, hugh ?